Domaine Jean & Gautier Thevenet

(De La Bongran – Emilian Gillet)

Le plus ancien document relatant le domaine situé à Quintaine, entre Viré et Clessé, date du début du XV éme siècle. Le nom d’origine Gillet évoque un pluriactif qui cultivait la vigne et exerçait le métier de carrier, tailleur de pierre. Cette double activité permit de passer la rude épreuve du phylloxéra et de conserver dans le giron familial les quelques parcelles de vignes. Jusqu’à la fin des années 1970, le père de Jean Thevenet vendait son vin en vrac et c’est à partir de l’installation officielle de ce dernier en 1972 que la propriété développe la mise en bouteilles des vins issus des 4.5 hectares de chardonnay.

 

Le domaine, aujourd’hui sous la direction de Gautier Thevenet, exploite 20 hectares situés autour du village de Quintaine mais n’a pas changé de style de vin depuis plusieurs générations ,ce qui lui a valu une forte réputation dans le monde de la gastronomie. La famille Thevenet a toujours été partisane de la cueillette des raisins très mûrs, profitant du microclimat de ce secteur qui retient les brouillards de la Saône à l’automne ,derrière le mont de Saint-Albain pour pousser les maturités jusqu’au botrytis. Cette spécificité associée au terroir de marnes blanches du secteur permet de différencier deux écoles dans l’appellation: celle qui vendange plus tôt pour élaborer des vins dont la colonne vertébrale serra l’acidité et l’école « Thevenet » avec des vins plus ronds, onctueux, des vins de repas.
 

Les vins sont répartis en 3 noms domaine, « La Bongran » pour ceux issus des marnes blanches, « Emilian Gillet » pour les vins issus du secteur des « Chazelles » et « Roally » pour un troisième terroir. La propriété ne revendique pas directement de sélection parcellaire mais chaque nom de domaine correspond néanmoins à un secteur bien précis. Bien que les vignes aient toujours été travaillées en agrobiologie, le domaine, qui était leader sur la commune, ne s’était pas préoccupé de revendiquer le label jusqu’en 2007. Les travaux du sol sont adaptés à la climatologie du millésime (sécheresse, pluviométrie) avec un enherbement naturel maîtrisé entre les rangs et un désherbage mécanique sous le rang. Si la taille en Guyot Ploussard est redevenue à la mode ces dernières années, elle a toujours été pratiquée au domaine pour réguler les flux de sève. Tous les travaux « en vert » sont manuels et les traitements sont à base de cuivre et soufre, additionnés de tisanes de plantes en préférant le terme de phytothérapie à celui de biodynamie. Les rendements visés, mais rarement atteints, sont de 45 à 50 hl/ha pour une densité de plantation de 8 000 pieds par hectare.
 


Les raisins sont vendangés à la main, en caisse de 20 kg, puis apportés au chai pour être pressés entiers dans un pressoir type champenois à plateau incliné (unique en Bourgogne) qui génère moitié moins de bourbes. Les jus restent 3 à 4 jours en cuve pour se clarifier avant d’être envoyés dans une cuve horizontale (style cuve à lait) pour la fermentation alcoolique qui se déroule lentement sous l’action des levures indigènes. Après une première phase de fermentation « dense » de deux semaines autour de 18°c, le vin finit progressivement de « digérer » ses sucres pendant un an, voire plus. Les vins ne sont pas « élevés » puisqu’ils ne séjournent pas en fûts de chêne, mais ils se reposent en cuve au contact des lies pendant deux ans. Certaines cuvées ayant un peu de sucres résiduels, les vins sont filtrés sur cartouche pour assurer leurs stabilités dans le temps. Ce n’est pas la volonté du domaine si les vins sont plus présents en « grande restauration » que chez les cavistes mais ils ont besoin de prescripteurs pour transmettre la philosophie du vigneron.

LA PRESSE EN PARLE !


Le domaine est régulièrement cité dans la presse spécialisée

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